LA BOITE NOIRE

 

 

 
 

 

PRE-FACE       
 
 Lorsqu’un avion s’écrase, on a beau tenter de décrypter sa boîte noire, jamais l’on ne saura vraiment se qui s’est produit à bord du microcosme de l’appareil juste avant la tragédie. Jamais non plus on ne pourra rendre la vie à la microsociété qui formait l’équipage (pilote compris). Il ne restera plus que des bribes d’un passé, sauvées et offertes au reste d’une autre et plus vaste société qui ne connaissait même pas ces gens mais qui, pourtant, maintenant que le drame s’est produit, semble vouloir en savoir davantage…Comme si, à l’instar de ces stars dont les strass font apparaître les fans, leurs malheurs,  avaient , comme par miracle, mis en lumière ces inconnus que personne ne regardaient pour autant juste avant.
 Mais pourquoi donc lire leur dernier message… ?
Parce qu’aucun accident n’est dû au hasard et que l’on ne chercherait toujours la vérité qu’à titre posthume ?
Des boîtes noires, il en existe d’innombrables, de toutes formes et de contenus tous aussi différents. Leurs buts, ou destinées diffèrent aussi mais elles restent toutes, avec leurs contenus tels de substantifiques moelles, toujours très intrigantes.
   Que peut donc bien cacher celle-ci ?
 Que peut donc mal cacher celle-ci ?
Le vide peut-être… ? Ou un trop plein d’ennuis stressant, de monotonie, de profonde solitude et de désespoir tragique. Si cela vous dit, essayez donc d’y voir plus clair dans tout ceci. Mais avant tout, et vous serez prévenu, ce ne sera pas une tâche facile car ce résidu de matière grise ne constitue en fait qu’un amalgame de matières noires, saignantes et sales ! De plus, pour découvrir cette substance, il faudra vous perdre dans les méandres d’un labyrinthe tout aussi répugnant et horrible !!!
Parfois, quand-même, je vous rassure, un petit espoir surgira mais sans doute en vain comme dans toute tragédie…
 Sachez seulement, avant votre départ pour ce voyage sans retour, que tout le long vous nagerez entre l’irréel et la plus cruelle réalité ; entre la vie et la mort, le froid et le chaud, la solitude au centre d’un grand nombre, en somme, au sein de ce perpétuel  YIN-YANG de l’existence.
 Toutefois, au terme de son paradoxal voyage en moi, le plus grand plaisir que le lecteur pourra me faire, sera qu’il se sente choqué donc touché. En effet, dans un monde où plus rien ne choque, ne dérange (les plus perverses obscénités sexuelles elles-mêmes ayant été déjà exploitées), je serais heureux de pouvoir réveiller une conscience, une critique, même si cela ne fut que pour me fustiger, ou me trouver vain, nul et tout simplement laid ! D’ailleurs, à ce sujet, je n’ai jamais tenté une seule seconde la recherche d’une quelconque « beauté », bien au contraire : J’en ai assez de voir que de nos jours, on n’accepte plus que les beaux, aux belles voitures, aux beaux corps, aux beaux vêtements, aux belles paroles, à la belle vie, aux beaux arts.. J’en ai assez de cette dictature de l’apparence, de l’argent maître et du superficiel qui environnent chaque seconde de nos vies et nous empêchent ainsi de voir la véritable réalité du monde. Les intellectuels de tous bords nous causent sans cesse de mondialisation, de problèmes écologiques, de crises diverses, de maladies et famines, de catastrophes au travers le monde mais toujours sous forme de concept, eux-mêmes formatés par des tournures d’esprit qu’il faut avoir si l’on est vraiment un homme digne de ce nom, un « bel esprit » en somme… Il est temps, à mon sens, que cette beauté scientifique de conceptualisation de tout s’arrête enfin pour laisser apparaître la triste mais véritable réalité des vies humaines et de notre planète tels qu’elles sont, sans les édulcorées, sans les repeindre des belles couleurs du faux espoir, sans les maquiller de fards pour que nous restions comme des autruches , à faire semblant que tout peut sauter autours de nous, il ne nous arrivera rien pour autant et nous demeurerons toujours heureux avec nos belles plumes autours !
Il faut oser regarder en face ceux qui font les frais de notre monde ! Ceux qui, grâce à leurs misères, leurs laideurs, leurs noirceurs, donnent (et malgré eux) par leurs contraste, de la lumière à nos vies égoïstes ce qui nous laisse ainsi donc croire que nous sommes vraiment « les plus beaux » !!! Sachons voir et regarder  la laideur de ce monde avec respect (et presqu’avec amour) pour un jour, peut-être, y découvrir, derrière, la véritable et sublime beauté. Une beauté si saisissante, que l’on ne s’empêcherait de la contempler comme l’on admire aujourd’hui une merveilleuse œuvre d’art. Mais il n’est nuls besoins de voyager bien loin pour trouver cette laideur évoquée. Parfois, au coin de la rue, on peut croiser des gens sans importance ou pire : Des gens très, très, très laids, non de visage ou de corps,  mais bien parce qu’ils n’ont pas été peints comme les règles du beau chez l’Homme nous y obligeraient… : Il est difficile de constater que la loi punit les assassins, les drogués, les marginaux en tout genre et autres rebus de la société sans vouloir comprendre que ces gens ne sont que malades mais ils ne sont pas laids ! Ils sont tous malades : ils ont contracté les virus des différents déterminismes les ayant ainsi façonnés à être (ou plutôt à être devenus) ce qu’ils sont. Déterminismes aussi bien socioculturels que psychiques et physiologiques. Nous ne sommes pas : Nous devenons ! Grâce ou à cause des interactions de la société : Nous devenons… ! Nous ne choisissons pas, nous sommes amenés à choisir telle ou telle chose (tout en pensant pourtant que ce choix apparent émane de notre libre arbitre venu de notre propre « être » ; et même, parfois, pour certains, sans même en avoir cette pseudo-conscience d’avoir sciemment choisi). Certains donc, sont déterminés à se laisser aller, à ne plus comprendre (à moins que se soient eux, justement, et malgré les apparences, qui ont tout compris), à se rejeter. Si nous les rejetons aussi, alors, ils périront en tant qu’individus car il ne peut y avoir d’existence dite humaine « à l’état de nature ».
 
 Je dédie donc les textes, les paroles, les mots qui vont suivre (et je dois bien l’admettre, plutôt médiocres et laids) aux médiocres et aux laids d’entre nous, à tous ceux qui ont leurs boîtes crâniennes devenues noires à cause des autres et qui donc ne peuvent jamais faire germer tout le génie qu’elles contiennent.
Vous seuls, les « faibles », qui connaissez la souffrance réelle et l’évasion par autre chose : vous seuls pourrez ressentir ce que ces mots renferment et ce, jusqu’à leurs humour, plutôt « noir »…
 
 Ce qui va suivre n’est pas de la littérature (encore une vision bien conceptuelle du « beau » pour l’idée d’expression  écrite d’une pensée), non ! Ce n’est pas de la littérature, encore moins de la poésie. Tout cet amas de textes réunis dans cette vulgaire boîte noire ne sont que des petits véhicules d’idées, de pensées, de feelings différents et lancés librement, parfois à vive allure sur les chemins du monde réel ou virtuel. L’auteur (de ces « méfaits ») n’est pas non plus un écrivain, il n’est que celui qui tente de dompter et de faire avancer ces véhicules en question ; en fait il n’est que le « mot-eur » de ces appareils. Y aura-t-il suffisamment de carburant, d’énergie pour toujours faire avancer l’engin ainsi que ses passagers ? Ou celui-ci tombera-t-il en panne ? Seront-ils tous victimes d’un accident ou d’un crash ?...Si cela est le cas, il ne restera que la boîte noire à décrypter pour celui ou celle que ça intéresse.
 
 En attendant, ces mots en question sont là, avec leurs énigmes et, maintenant, ils vous appartiennent, je ne les maîtrise plus : Conduisez-les où bon vous semble ou gardez-les, au chaud ou au frais, en réserve, dans quelques boîtes noires, trouvées au hasard des no man’s land, des décharges publiques, des bidons villes ou des cimetières de voitures.
 
 
         Le planeur (ou l’avion sans moteur).
 
                                                           

 

 

 

              




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